Les réponses innovantes du mobilier de bureau face à la mutation des environnements de travail

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La dernière édition du salon Bureau Expo, qui s’est tenue du 31 mars au 2 avril 2015, a été l’occasion de comprendre la mutation des environnements de travail des sièges sociaux et grands espaces tertiaires et la place du mobilier de bureau comme réponse à ces changements. Une mutation qui traduit les évolutions en termes d’organisation du travail, de management, et fait émerger les enjeux immobiliers liés à ces espaces.

La gestion de l’environnement de travail et du mobilier de bureau a glissé en quelques années des services généraux des entreprises vers les directeurs de l’environnement de travail (DET) directeurs immobiliers et directeurs des ressources humaines (DRH). Une question également plus prégnante pour les promoteurs et les investisseurs immobiliers « Le promoteur s’intéresse dès la construction du bâtiment à l’espace intérieur, il le prévoit » Desso.

Ainsi, bien que la localisation, le marché et la qualité de l’immeuble restent des critères prioritaires de choix et de valorisation immobilière, les environnements de travail sont de plus en plus pris en compte pour la commercialisation, dans un contexte où les entreprises cherchent à « gagner du m2 » et à mieux exploiter ceux qu’elles occupent. D’après l’ARSEG, le taux d’occupation moyen d’un poste de travail serait de 45%, pour un coût moyen supérieur à 12 000€ par an.

Cette situation correspond en partie aux nouvelles formes d’organisation du travail, basées sur l’approche collaborative, le management participatif, et le nomadisme, à l’origine d’une sous occupation des espaces, et par conséquent, d’un besoin d’adaptation, de modularité et de multifonctionnalité. Le mobilier de bureau doit répondre à ces enjeux, tout en apportant  du confort et du bien-être à l’usager, pour l’attirer et compenser le temps de plus en plus important passé dans le milieu professionnel.

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C’est ainsi qu’apparaissent, dans les espaces ouverts, des ilots acoustiques, sortes d’alcôves qui permettent de casser l’espace, de créer des lieux de réunions, ou des zones d’intimité pour s’isoler totalement ou partiellement, visuellement ou acoustiquement.

Le nouveau siège social d’ERDF à la Défense traduit cette tendance. Aménagé par Majorelle, un étage a été conçu pour proposer autour du noyau central de postes de travail des îlots de type « lofts ». Chacun peut utiliser l’espace en fonction du besoin, réunir des équipes de 5 à 8 personnes, ou se connecter, chaque espace et mobilier étant de plus en plus équipé à cet effet.

Les modules de rangements, armoires, ou écrans séparateurs participent également à cette logique d’espace fermé dans un espace ouvert « On casse l’open space, on vient lui amener un Y ou un L dans lequel le manager va trouver son poste qui sera en espace ouvert, mais un peu cloisonné par le rangement » CIDER

Les leviers de confort et de bien être passent également par les services, les innovations liées aux matériaux d’ameublement, travaillés pour apporter une « expérience sensorielle » ou la qualité de l’air intérieure.

Desso, en collaboration avec Philips, a dans cet esprit lancé AirMaster, une moquette innovante qui absorbe les poussières volatiles, intègre une solution acoustique, et selon les besoins, laisse passer la lumière pour inscrire des messages au sol « On commercialise ce produit depuis quelques mois, on a fait une réalisation avec le Crédit Agricole  qui a créé une pépinière d’entreprises, et on a pu installer ce produit parce qu’ils voulaient vraiment des choses innovantes, donc on a proposé l’AirMaster avec la solution acoustique plus une mousse carpette » Desso.

La tendance est aussi de placer l’humain au centre des réflexions, et adapter le mobilier à ses besoins et à ses rythmes biologiques.

Si la France est en retard par rapport aux pays du nord de l’Europe comme le Danemark ou la Suède, une demande émerge de plus en plus fortement pour un mobilier réglable en hauteur, qui « permet au corps de changer de position aux différents moments de la journée » Kinnarps.

Du point de vue des rythmes biologiques, Luctra propose des lampes nouvelles générations, qui, grâce à 4 LED, diffusent des températures de couleur différentes, et activent la sérotonine ou la mélatonine, hormones liées au sommeil, en fonction des heures de la journée et du rythme biologique de chaque utilisateur. Après avoir entré ses données personnelles, chaque utilisateur peut les retrouver d’une lampe à l’autre sans avoir à les reprogrammer.

L’aménagement des environnements de travail constitue donc une préoccupation de plus en plus forte pour les sièges sociaux et le grand tertiaire, pour des raisons économiques, managériales, d’attractivité, et d’image.

Chaque entreprise qui décide d’agir de ce point de vue doit toutefois se poser la question préalable des raisons et des objectifs liés à ces changements, et de la culture et des formes de management que cela implique, certains freins semblant encore demeurer présents en France de ce point de vue.

Valérie David, dirigeante d’Epok.fr

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